163081-500952849548-1308509-nWookey Story - Ne vivre qu'à fond

Tome 1 : 1966 Les débuts

Prologue

Je m'appelle Philippe Nicolas, je suis né le 3 février 1946 à Marseille, j'aurais donc bientôt 65 ans et je suis un sacré veinard. Un sacré Veinard d'être en vie déjà. J'ai frôlé la mort de bien trop près. J'aimais çà à vrai dire, je n'avais l'impression de vivre qu'à fond, au ras des obstacles, tout le reste n'était qu'attente. J'aimais la mécanique aussi. Mes études d'ingénieur, je ne les ai pas faites dans une grande école, mais dans des garages où les planches à dessin étaient placés à deux mètres des bancs d'essais. J'aimais l'odeur d'huile de ricin, le bruit infernal des moteurs sans silencieux qu'on réglait à l'oreille, j'aimais les nuits partagées avec les mécanos à réparer les conséquences de ma conduite trop fougueuse.

Ma mère est partie avec moi quand j'avais deux ans. Deux mois plus tard, elle me déposait chez mon père. Le soir même, elle et son amant se tuaient en voiture. Déjà. Mon père ne me refusait rien, à condition que je ramène des bonnes notes. Rien.
Toute émotion morte au fond de moi, j'ai vite compris ce que je devais faire. A 16 ans, j'ai eu mon Bac, section C, mention Bien. J'ai exigé de mon père une moto. Il a signé le chèque. Sans rien lui dire, je me suis immédiatement engagé en compétition. J'y ai côtoyé Beltoise, Depailler et tant d'autres...

A 18 ans, je m'étais déjà cassé une clavicule, un fémur et un radius. Je suis passé à la voiture. Une Formule Junior. J'ai échoué à Polytechnique, réussi Centrale, mais j'ai refusé d'y aller Incompatible avec ma saison de course. Je me suis fait acheter un garage et je me suis lancé dans l'importation de pièces de compétition anglaises. La semaine, je gérais le garage, le weekend je courais la prime d'engagement aux quatre coins de France et en Europe. Pour faire « angliche » j'ai appelé le garage « Team Wookey » çà ne voulait rien dire, le nom est resté.

Le jour de mes 20 ans, le 3 février 1966 je me suis offert le plus beau, le plus fou des cadeaux : Une Cooper T81 et un moteur Maserati de Formule 1. 3 litres de cylindrées, un V12, 360 ch à 9 500 tr/min

Un vrai monstre !

La réglementation venait de changer. Les cartes allaient être redistribuées. J'avais vu l'Europe se relever des cendres de la guerre, je pressentais que la course automobile deviendrait l'un des jeux du cirque préféré de la société de consommation qui se profilait. Déjà la publicité était autorisée en Afrique du Sud, en Argentine, aux Etats-Unis. Il fallait prendre position. Et puis les primes de course étaient bien plus alléchante qu'en Formule 2, et avec une quinzaine de F1, prêtes, les plateaux étaient squelettiques..

Me voici donc à Syracuse, le 1er Mai. Mon engagement a été accepté sans discuter. Pour appuyer mon maigre palmarès national, j'ai innové grâce à un cousin sortant d'HEC. J'ai fait réaliser une petite plaquette en couleurs, montrant la Cooper repeinte en bleu avec une large bande blanche et rouge. Ce professionnalisme dans le marketing m'aida tout au long de ma carrière.
My name is Philippe Nicolas, I was born February 3, 1946 in Marseille, I would soon be 65 and I'm very lucky. Very lucky to be alive now. I almost died, too closely too many times. I liked that, I had the impression of living fully, driving... to the limits, while the rest was only wait. I loved the mechanics, too. My engineering studies, I have not made in a big school, but in garages where the drawing boards were placed at two yards from test benches. I loved the smell of castor oil, the infernal noise of the engines without mufflers that were tuned by ear, I loved the nights shared with the mechanics to repair the consequences of my too fiery driving. My mother went with me when I was two. Two months later, she put me down back with my father. The same evening, she and her lover is killed in a car. Already. My father never refused me anything, as long as I return for good marks. Nothing.

Any emotion dead inside of me, I realized what I should do. At 16, I had my diploma, in Maths, with honors. I demanded a motorcycle to my father. He signed the check. Without his approval, I immediately engaged in competition. There I met Beltoise, Depailler and many others ...

At 18, I had already broken a collarbone, femur and radius. I went to the car. Formula 2. I failed to Polytechnic, got received at Ecole Centrale, but I refused to go. Not with my racing season. I did buy a garage and I started in the import of competition parts from England. Weekdays, I ran the garage, the weekend I ran the entry prize from the four corners of France and Europe. To look "British" I called the garage "Wookey Team" here does not mean anything, the name stuck.

The day of my 20 years, February 3, 1966 I bought the most beautiful, craziest gifts: A Cooper T81 with Maserati engine of Formula 1. 3 liters of displacement, a V12, 360 hp at 9500 rpm

A real monster!

So here I am in Syracuse, on 1 May, 1966. My entry has been accepted without question. To support my meager national records, I innovated through a cousin who studied commercial. I did make a small booklet in color, showing the Cooper painted in blue with wide white and red stripe. This professionalism in marketing helped me throughout my career.
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