image hostWookey Story - Ne vivre qu'à fond

Saison 1, : 1966 Les débuts

épisode 1 : GP de Syracuse (Hors Championnat)

De retour à Syracuse, Siffert tourne déjà. J'aperçois Dennis Hulme qui va prendre la piste .
Surtees est à fond lui aussi, pourtant çà fait la gueule chez Ferrari. Le bruit court que le torchon brûle avec son team manager. Non mais vous avez vu le regard mauvais du mécano?
Enfin, jetons un coup d'oeil au tracé... c'est sommaire : tourne tout à gauche, une épingle, une enfilade, 2 coins de rues...
Les deux Jo papotent avec le vieux Jack... je ne suis pas encore admis au club... Déjà retourné en piste? faut que je me bouge... Voilà Siffert s'arrête, je traine dans le coin capter quelques infos l'air de rien. Privés sur la même monture, on pourrait s'entraider ? Mais je suis trop timide encore, et je laisse les grands garçons plaisanter entre eux...
Back to Syracuse circuit, I drag along the track and look at Jo Siffert already practicing. I see Dennis Hulme, pushing his car to the track... Big John Surtees is driving fast too, although some people grin at Ferrari pits. I've been told Big John had arguments with his team manager. Just look at that grin, on the mechanics face... Anyway, I must have a look at the map before I drive... Hmm that's sketchy, anti clockwise, a pin, fast esses and 3 street corners.
I see both Jo chatting with old Jack... I'm not a member of that club yet... Hey, Jo, is on the track now. I should move in. Well, Siffert stops, I'm going to drag around his pits, in case some useful info is to gather... We got the same mount, maybe it could help.
But i'm yound and shy... I let the big boys joke among themselves
image host image host image host image host image host image host

En plus, il parait qu'on doit défiler avant le départ... quelle idée bizarre... encore un truc à l'italienne?

Tiens un truc marrant à vous raconter, en arrivant sur le circuit, je vois John Cooper discuter avec Henry, mon chef mécano. Henry ne comprend rien à l'anglais. Je m’approche doucement. En fait Cooper remarque qu'en repeignant la voiture j'ai effacé son logo !
Je souris gentiment et lui demande un sticker que je me hâte de replacer sur le museau de ma petite merveille... et je m'installe au volant pour un tour de découverte.
Ce circuit n'est pas très complexe à mémoriser... basiquement il n'a que 3 vrais virages : une épingle et deux coins de rues. Le reste n'est que ligne droite et enfilades rapides.
Je fais le tour, les yeux dans les rétros pour ne pas gêner les cadors... Surtees m'en sera gré, j'espère !
Puis je me reconcentre sur mes sensations... la Cooper sous vire en entrée de virage et survire en sortie... pas le top !
Pour le moment je ne songe pas à faire un temps, juste à étudier la voiture... et cette piste encore sale, piégeuse, avec un revêtement qui a du voir passer des Maserati de la belle époque...
En parlant de Maserati... le mien tourne comme une horloge. Merci Henry ! Mon mécano est un vrai artiste, doué d'une oreille de sorcier pour régler la carburation.
Tomorrow, we will have to parade walk in front of the crowd, what a strange idea... Maybe some Italian tradition?
Now something funny I have to tell you. When I arrive at the track, I see John Cooper trying to talk with Henry, my mechanic. Henry does not understand a word in English. I come gently to them. In fact, Cooper is saddened because I painted over his brand logo !
I smile gently and ask him a sticker which I hastily add on the nose of my little marvel... then I install myself at the wheel to make some discovery lap
This track is easy to memorize... basically there are only 3 true turns : one pin and 2 street corners. All the rest is straights and fast curves.
I make one lap, my eyes riveted to the mirrors in order to avoid to slow the Big Boys. I hope Surtees will appreciate
Then I concentrate on my driving.... the Cooper understeer when entering the corners, then oversteers at the outing... Not really good
For instant, I do not try to estabilsh a good time, just to study the car... And this track is dirty, trappy, the tarmac seems to remember good old Maseratis that once competed there
Speaking of Maserati, mine works like a clockwork. Thanks Henry ! My mechanics is a true artist, whith a fantastic ear to settle the engine
image host image host image host image host
Et voilà, dans quelques minutes je vais m'élancer pour la première fois de ma vie au volant d'une Formule 1 pour une séance qualificative. Oh, bien sur, ce n'est q'un Grand Prix hors Championnat. Nous ne sommes que 17 inscrits et tout le monde sera au départ. Je meurs de trac pour le moment. L'estomac noué, les jambes molles,j'ai très chaud et ce n'est pas seulement à cause de ce soleil sicilien.
En plus les officiels sont venus me faire remarquer que ma voiture portait le numéro 22, comme la Ferrari. Mon engagement portait pourtant bien ce numéro... Henry donne un rapide coup de pinceau, Ce n'est pas très joli joli, mais bast ! l'important est d'être prêt à temps... Affublé de mon nouveau numéro 32 je pars pour mon tour de chauffe. A la fin du tour je me fais doubler par Anderson et Bondurant, je me jette dans leurs roues. Je vous reparlerai de Bondurant plus tard. Cette fois j'arrive quelques virages à rester dans les roues de Bob.
Mais j'ai sous estimé la puissance de mon Maserati, à l'accélération dans le droit qui suit l'épingle je pars en travers et me fais larguer. Dans la foulée, je me fais aussi rejoindre et larguer par un groupe de Lotus... Du calme... Je suis là pour apprendre, personne n'attend de miracles... Je me reconcentre.
Je sais que j'ai une voiture correcte, je sais que je sais conduire... je boucle deux tours en mémorisant le circuit et.... j'attaque ! Et là, gros coup de chance, je bénéficie de 5 tours bien clairs sans voir personne... Henry me panneaute. 2'10... 2'07... 2'03... 2'04 (oui, je me suis loupé à l'épingle) et là ! 1'59 ! Henry et Marcel sautent de joie, je les vois au passage.
Je rentre sagement au stand. J'ai le 8ème temps. Je suis derrière tout ceux qui ont eu des essais corrects. et ne devance que ceux qui ont eu des problèmes mécaniques. Sans surprise, les Ferrari de Surtees et Bandini sont devant, avec Siffert. Suivent Bonnier, Ligier, Hawkins et Hobbs.
Bref je suis à ma place, et je devrais surveiller mes rétros. Baghetti a eu des ennuis avec sa Lotus qui ratatouille. Brabham et Hulme notamment n'ont pas bouclé un tour chronométré et partiront dans mon dos...
Je rentre au stand et qui je vois en train de bavarder avec Henry? Mr Bob Bondurant en personne ! Je vous avais dit que j'allais vous parler de Bob. En fait mon Henry, mon mécanicien porte le même nom de famille, à une lettre près. Quand Bob l'a appris, il est venu se présenter. Les deux gaillards seraient parents via un ancêtre huguenot, parti de ses Cévennes en 1705 pour s'établir en Amérique ! Le monde est petit...
And now, in a few minutes I'll throw myself for the first time in my life at the wheel of a Formula 1 car for qualifying. Oh, sure, it's not an official Championship Grand Prix. We are only 17 entries and everyone will start the race. I die of fright at the moment. The knotted stomach, legs limp, I'm very hot and it's not just because of this Sicilian sun.
Besides the official came to me to point out that my car was number 22 as the Ferrari. My entry was marked as #22, but ... Henry gives a quick brush stroke, it is not very pretty nice, but who cares! the important thing is to be ready in time ... Adorned with my new number 32 I leave for my warm up lap. At the end of the round I let me be passed by Anderson and Bondurant, I throw myself into their wheels. I will return you to Bondurant later. This time I got a few corners to stay in the wheels of Bob.
But I underestimated the power of my Maserati, acceleration in the righthand following the hairpin I mishandle and make me drop. In the process, I am also joined and dumped by a group of Lotus ... Relax ... I'm here to learn, no one expects miracles ... I refocus.
I know I have a proper car, I know I can drive ... I loop two rounds by memorizing the circuit .... and I attack! And there, big fluke, I receive 5 turns very clear without seeing anyone ... Henry shows the lapboard. 2'10 ... 2'07 ... 2'03 ... 2'04 (yes, I missed the pin) and there! 1'59! Henry and Marcel jump for joy, I see them in passing.
I go quietly in the box. I have the 8th time. I'm behind all those who have had the correct practice, and ahead of those who have had mechanical problems. Unsurprisingly, Ferrari Surtees and Bandini are ahead with Siffert. Follow Bonnier, Ligier, Hawkins and Hobbs.
In short I am in my place, and I should watch my retro. Baghetti had trouble with his Lotus engine. Brabham and Hulme in particular have not completed a timed lap and start in my back ...
I go to the box and who do I see chatting with Henry? Mr Bob Bondurant himself! I told you I was going to tell you about Bob. In fact my Henry, my mechanic has the same name, lest one letter. When Bob found out, he introduced himself. The two guys are parents via a Huguenot ancestor, departed from Cevennes in 1705 to settle in America! Small world ...

image host image host image host image host image host image host image host

Du coup Henry n'appelle plus Bob que "cousin" au grand amusement de l'américain. Heureusement que Bob parle très correctement le français, car le pauvre Henry serait bien en peine de se faire comprendre. "On t'a jamais dit que tu ressembles à Yves Montand?" demande Bob? Je me marre... Ca arrive tout le temps en effet. Et ce sacré farceur s'est pris au jeu et chante "ma gigolette" en imitant le chanteur à la perfection au grand plaisir de toute la petite bande.

Après quelques minutes, nous convenons avec Bob de diner dans une petite trattoria de Syracuse que nous a indiqué Guy Ligier. Bien sur, le grand Auvergnat sera de la fête !
Spaghetti alle vongole per tutti ! Le tonitruant Guy a simplifié les tractations pour commander le menu. Et tandis que Bob, Guy et moi faisons honneur au repas en l'arrosant de Ferrarelle, les mécaniciens, ravis, se sifflent chianti sur chainti... Heureusement que les voitures sont prêtes !
Une ambiance sympa et détendue qu'on imaginait éternelle alors...
Les blagues fusent en français, en anglais, on essaie de traduire pour les uns et les autres...
Et on se donne rendez-vous pour le lendemain soir. Après la course, la vraie nouba sera possible !

So Henry does not call Bob other then "cousin" to the amusement of the American. Fortunately, Bob speaks French very correctly, for the poor Henry would be hard to be understood. "We never told you that you look like Yves Montand?" asks Bob? I laugh openly ... It happens all the time in fact. And this sacred prankster has taken the game and sings "my gigolette" imitating the singer perfectly to the delight of all the little gang.

After a few minutes, we agree with Bob to dine in a small trattoria in Syracuse spotted by Guy Ligier. Of course, the Auvergne man will be at the party!
Spaghetti alle vongole per tutti! The thunderous Guy simplified the negotiations to operate the menu. And while Bob, Guy and I are honoring the meals with Ferrarelle water, mechanics, delighted, to whistle on chianti ... Fortunately, the cars are ready!
A friendly and relaxed atmosphere that we thought so eternal ...
Jokes fuse in French, English, trying to translate for each other ...
And we are given an appointment for the following evening. After the race, the real shindig will be possible!
nnimage host image host image host image host image host image host image host image host image host image host image host
Dimanche 1er Mai. Il est 2 heures de l'après midi et je prends le départ de ma première course de Formule 1. Huitième aux essais, je m'élance de l'extérieur de la troisième ligne. Le couple de mon Maserati me permet de me hisser à la cinquième place avant l'épingle.
Loin devant moi, les Ferrari de Surtees et Bandini ne sont déjà que des points rouges à l'horizon. J'essaie de rester concentré pour faire face au retour de la vague verte... BRM, Brabham et Lotus sont sur mes talons...

Et Hulme passe ! Je fais trop de petites erreurs pour résister au gros nounours des antipodes.

Puis c'est Anderson qui me repasse. Pourtant ma voiture semble supérieure grâce au gros 3 litres. – avec Bob Anderson.
Et j'essaie de revenir dans les accélérations.
Evidemment à ce jeu là, je risque d'accélérer un peu trop tôt... un peu trop fort... et zou ! la toupie ! C'est Jo Bonnier, aux prises avec une voiture sous motorisée et ma réglée qui en profite pour me passer à son tour...
Et voilà... je termine ma première couse 6 ème, sur 6 voitures à l'arrivée. Rien de bien glorieux, mais Henry et Marcel sont contents, je leur ramène la voiture entière. Mr Cooper aussi car Siffert a abandonné mais le fait que je termine prouve que sa T81 est fiable, çà va l'aider à en vendre !
Sunday 1st May It is 2:00 in the afternoon and I'm on starting grid for my first Formula 1 race. Eighth at practice, I jumped from the outside of the third row. The torque of my Maserati allows me to push myself up to fifth before the hairpin.
Far ahead of me, the Ferrari of Surtees and Bandini are already red dots on the horizon. I try to stay focused facing the coming back of the green wave ... BRM, Brabham and Lotus are on my heels ...

Now Hulme passes me! I'm making too many small errors to resist big teddy bear from antipodes.

Then it is Anderson who returns on me. Yet my car seems superior thanks to big 3 liters.
And I try to resist thanks to the acceleration.
Obviously at this game, I may hasten my acceleration too soon ... a little too hard ... and shoo! the spin! This is Jo Bonnier, struggling with an underpowered car and bad settings who finds now the opportunity to pass me in turn ...
And now ... I finished my first couse 6th, 6-car finish. Nothing glorious good, but Henry and Marcel are happy, I bring them the whole car. Mr Cooper also because Siffert dropped but the fact that I end proves that his T81 reliable, it's going to help him sell!
image host image host image host image host image host image host image host image host  

Retour Index Wookey Story
Index des Sites de Philippe Bondurand