GP d'Espagne 1972
Espana
N° Pilote Écurie Châssis Moteur Pneu
1 Jackie STEWART Elf Team Tyrrell Tyrrell 003 Ford Cosworth DFV V8 3.0 Goodyear
2 Ronnie PETERSON STP March Racing Team March 721X Ford Cosworth DFV V8 3.0 Goodyear
3 François CEVERT Elf Team Tyrrell Tyrrell 002 Ford Cosworth DFV V8 3.0 Goodyear
4 Jacky ICKX Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 312B2 Ferrari 001/1 F12 3.0 Firestone
5 Emerson FITTIPALDI John Player Team Lotus Lotus 72D Ford Cosworth DFV V8 3.0 Firestone
6 Clay REGAZZONI Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 312B2 Ferrari 001/1 F12 3.0 Firestone
7 Mario ANDRETTI Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 312B2 Ferrari 001/1 F12 3.0 Firestone
8 Peter GETHIN Marlboro BRM BRM P180 BRM P142 V12 3.0 Firestone
9 Chris AMON Equipe Matra Sports Matra MS120C Matra MS72 V12 3.0 Goodyear
10 Reine WISELL Marlboro BRM BRM P160B BRM P142 V12 3.0 Firestone
11 Denny HULME Yardley Team McLaren McLaren M19A Ford Cosworth DFV V8 3.0 Goodyear
12 Tim SCHENKEN Brooke Bond Oxo Team Surtees Surtees TS9B Ford Cosworth DFV V8 3.0 Firestone
14 Henri PESCAROLO Team Williams Motul March 721 Ford Cosworth DFV V8 3.0 Goodyear
15 Mike HAILWOOD Brooke Bond Oxo Team Surtees Surtees TS9B Ford Cosworth DFV V8 3.0 Firestone
16 Rolf STOMMELEN Team Eifelland Caravans Eifelland March E21 Ford Cosworth DFV V8 3.0 Goodyear
18 Graham HILL Motor Racing Developments Ltd Brabham BT37 Ford Cosworth DFV V8 3.0 Goodyear
19 Jean-Pierre BELTOISE Marlboro BRM BRM P160B BRM P142 V12 3.0 Firestone
20 Peter REVSON Yardley Team McLaren McLaren M19A Ford Cosworth DFV V8 3.0 Goodyear
21 Dave WALKER John Player Team Lotus Lotus 72D Ford Cosworth DFV V8 3.0 Firestone
22 Wilson FITTIPALDI Motor Racing Developments Ltd Brabham BT33 Ford Cosworth DFV V8 3.0 Goodyear
23 Mike BEUTTLER Clarke-Mordaunt-Guthrie Racing March 721G Ford Cosworth DFV V8 3.0 Firestone
24 Niki LAUDA STP March Racing Team March 721X Ford Cosworth DFV V8 3.0 Goodyear
25 Howden GANLEY Marlboro BRM BRM P160B BRM P142 V12 3.0 Firestone
26 Andrea De ADAMICH Ceramica Pagnossin Team Surtees Surtees TS9B Ford Cosworth DFV V8 3.0 Firestone
27 Nanni GALLI Martini Racing Team Tecno PA123/3 Ford Cosworth DFV V8 3.0 Firestone
28 Alex SOLER-ROIG Espana Marlboro BRM BRM P160B BRM P142 V12 3.0 Firestone
29 Carlos PACE Team Williams Motul March 711 Ford Cosworth DFV V8 3.0 Goodyear
32 Philippe Nicolas Team Wookey Wookey PNB 72 Citroën SM14 V12 3,0 Michelin
33 Jean-Pierre JAUSSAUD Team Wookey Wookey PNB 72 Citroën SM14 V12 3,0 Michelin
40 Luigi Mennella SCS SCS P04 Maserati V8 Pirelli
41 Nathy Wehbé SCS SCS P04 Maserati V8 Pirelli
54 Pierre SCHELLER Vulkan Santa-Cruz Automoviles Vulkan T4 Vulkan DFV V8 3.0 Michelin
55 Marito GARCIA Vulkan Santa-Cruz Automoviles Vulkan T4 Vilkan DFV V8 3.0 Michelin
56 Jorge de Bagration Scuderia Pegaso Vulkan T1 Pegaso V8 3,0l Goodyear
71 Michel VAILLANT Ecurie Vaillante Vaillante 721 Matra V12 3,0 Firestone
72 Steve WARSON Ecurie Vaillante Vaillante 721 Matra V12 3,0 Firestone
Depuis le Grand Prix d'Afrique se sont déroulées plusieurs épreuves hors-championnat. Emerson Fittipaldi, le jeune Brésilien, apparaît de plus en plus comme le futur homme fort du championnat du monde. La Lotus 72 semble avoir retrouvé sa compétitivité de 1970. La saison européenne commence par le Grand Prix d'Espagne disputé sur le petit circuit de Jarama, au nord de Madrid. Grâce à son bon début de saison, Emerson Fittipaldi est le favori de cette épreuve. Ses principaux rivaux sont Jackie Stewart, champion du monde en titre, et Denny Hulme, l'actuel leader du championnat. Les cheveux longs et grisonnants, mais la moustache toujours bien taillée, Graham Hill s'installe au volant de la nouvelle Brabham-Ford-Cosworth BT37 conçue par Ralph Bellamy. Néanmoins cette voiture n'est qu'une BT33 améliorée et munie d'un train avant traditionnel avec un radiateur unique. « Dans un souci de rationalisation, il nous fallait une nouvelle voiture qui n'engage pas une nouvelle coque », explique Bellamy au journaliste Alan Henry. « La BT37 est seulement une BT34 avec un radiateur frontal et de nouvelles structures déformables pour protéger les réserver d'essence, puisque ce sera obligatoire en 1973. » March lance la dernière création de Robin Herd, l'ambitieuse 721X. Cette voiture très compacte utilise une boîte de vitesses « retournée » et installée en avant de l'axe des roues arrière, collée entre le moteur et le différentiel. Cette boîte est inspirée de celle conçue par Alfa Romeo pour sa 33-3 de Sport. Le système de suspension arrière est curieusement inspiré de celui de la Ferrari 312 B2 de 1971. Ronnie Peterson est enthousiasmé par cette création, ce qui n'est pas le cas de Niki Lauda qui la juge imprévisible. Mais Mosley et Herd préfèrent écouter le flamboyant Suédois plutôt que le pilote payant autrichien... Malgré une armada de quatre ou cinq voitures, BRM n'a pas inscrit le moindre point lors des deux premières manches. L'équipe anglaise lance la nouvelle P180, dernière création de Tony Southgate avant qu'il ne quitte l'écurie. Cette voiture se distingue par un centrage des masses très accentué sur l'arrière. Mais Jean-Pierre Beltoise ne l'aime pas et préfère utiliser la P160. Peter Gethin devra donc seul effectuer son « décrassage » au cours de ce week-end. Trois autres P160B sont engagées pour Howden Ganley, Reine Wisell et le pilote local Alex Soler-Roig. Helmut Marko est absent. La Ferrari 312 B2 souffre toujours d'un manque de stabilité. Cette fois-ci Mauro Forghieri a fait construire un nouvel aileron placé au-dessus de la boîte de vitesses. Chris Amon étrenne pour sa part une nouvelle Matra MS120C allégée de cinquante kilogrammes. Un poids excessif était en effet le grand handicap de la voiture française en ce début d'année. Carlos Reutemann a déclaré forfait car il s'est cassé le poignet lors d'une épreuve de Formule 2 à Thruxton. Il est remplacé par Wilson Fittipaldi, le frère aîné d'Emerson, moins brillant mais qui a obtenu quelques bons résultats en Formule 2. Pour sa première course en F1, il a fini troisième du récent Grand Prix du Brésil. C'est la première fois que deux frères prennent le départ d'une manche du championnat du monde. Wilson pilote la Brabham BT33 utilisée jusqu'ici par Graham Hill. Mike Beuttler est de retour avec son équipe Clarke-Mordaunt-Guthrie Racing. Il pilote une March jaune 721G, qui est en fait une March 722 de Formule 2 équipée d'un moteur Ford-Cosworth DFV et d'un train arrière de F1. Elle a été préparée par Space Racing, l'équipe de Bob Sparshott, ancien ingénieur de Jim Clark et de Graham Hill chez Lotus. Du côté de la COEGPI, on a traîné les pieds pour s'inscrire, à cause d'un problème de répartition des droits TV. Ecclestone en a réservé le plus gros pour les écuries FOCA ce qui met en rage Ron Dennis qui reture le Team Rondel. D'autres suivent, surtout des privés, de sorte qu'en dehors de mes Wookey, n'apparaissent que la Scuderia Centro Sud, Les Vulkan, qui gardent des liens forts avec Madrid, et les Vaillantes. |
Presentation of the event Since the African Grand Prix, several non-championship events have taken place. Emerson Fittipaldi, the young Brazilian, appears more and more as the future strongman of the world championship. The Lotus 72 seems to have regained its 1970 competitiveness. The European season begins with the Spanish Grand Prix contested on the small circuit of Jarama, north of Madrid. Thanks to his good start to the season, Emerson Fittipaldi is the favorite of this event. His main rivals are Jackie Stewart, reigning world champion, and Denny Hulme, the current championship leader. Long, graying hair, but still a well-trimmed mustache, Graham Hill gets behind the wheel of the new Brabham-Ford-Cosworth BT37 designed by Ralph Bellamy. Nevertheless this car is only an improved BT33 and provided with a traditional front axle with a single radiator. "In order to rationalize, we needed a new car that does not involve a new hull," Bellamy told journalist Alan Henry. "The BT37 is only a BT34 with a front radiator and new deformable structures to protect the fuel reserves, since this will be compulsory in 1973." March launches Robin Herd's latest creation, the ambitious 721X. This very compact car uses a gearbox "turned upside down" and installed in front of the axis of the rear wheels, glued between the engine and the differential. This gearbox is inspired by the one designed by Alfa Romeo for its 33-3 Sport. The rear suspension system is curiously inspired by that of the Ferrari 312 B2 of 1971. Ronnie Peterson is enthusiastic about this creation, which is not the case of Niki Lauda who considers it unpredictable. But Mosley and Herd prefer to listen to the flamboyant Swede rather than the Austrian paying pilot ... Despite an armada of four or five cars, BRM did not score a single point in the first two rounds. The English team are launching the new P180, Tony Southgate's latest creation before he left the team. This car is distinguished by a very accentuated mass centering at the rear. But Jean-Pierre Beltoise doesn't like it and prefers to use the P160. Peter Gethin will therefore have to carry out his "cleansing" alone during this weekend. Three more P160Bs are entered for Howden Ganley, Reine Wisell and local pilot Alex Soler-Roig. Helmut Marko is absent. The Ferrari 312 B2 still suffers from a lack of stability. This time Mauro Forghieri had a new spoiler built above the gearbox. Chris Amon is launching a new Matra MS120C lightened by fifty kilograms. Excessive weight was indeed the great handicap of the French car at the start of the year. Carlos Reutemann has withdrawn after breaking his wrist during a Formula 2 event at Thruxton. He is replaced by Wilson Fittipaldi, Emerson's older brother, less brilliant but who has achieved some good results in Formula 2. For his first race in F1, he finished third in the recent Brazilian Grand Prix. It is the first time that two brothers have taken the start of a round of the world championship. Wilson is piloting the Brabham BT33 used so far by Graham Hill. Mike Beuttler is back with his Clarke-Mordaunt-Guthrie Racing team. He drives a yellow March 721G, which is actually a Formula 2 March 722 fitted with a Ford-Cosworth DFV engine and F1 rear axle. It was prepared by Space Racing, the team of Bob Sparshott, former engineer of Jim Clark and Graham Hill at Lotus. On the COEGPI side, we dragged our feet to register, because of a problem with the distribution of TV rights. Ecclestone has reserved the biggest for the FOCA teams which infuriates Ron Dennis who retures Team Rondel. Others follow, especially private ones, so that apart from my Wookeys, only appear the Scuderia Centro Sud, Les Vulkan, who keep strong links with Madrid, and the Vaillantes. |
| Les essais confirment les pronostics, et Lotus et Tyrrell survolent les débats. Mais en toute fin de séance,
les Vaillante, roues dans roues claquent un super temps. Je passe des pneus neufs, et profitant de la chaleur de
la piste je prends la pole position ! Stewart et Fittipaldi complètent les premières lignes, devant
les Ferrari et le reste de la troupe. Le jour de la course, la chaleur écrasante va troubler les débats. Prévoyant que les gommes tendres ne tiendront pas la distance, tout le monde monte des pneus super durs, pour lesquels les voitures ne sont pas réglées. A l'arraché, je tente d'assouplir mes suspensions au jugé. Plusieurs de mes adversaires en font autant. La Course nous donnera tort. Pendant deux heures, c'est une cascade d'abandons, l'huile trop fluide fuit de partout, les boites de vitesses souffrent, les moteurs aussi. Le revêtement bosselé du jeune circuit Espagnol semble avoir souffert des hivers de la meseta. Dès les premier tours, Pierre Scheller et Luigi Mennella sonnent la charge. Ils s'accrochent malheureusement dans la Curva Pegaso. La Vulkan n'ira pas plus loin. Luigi ramène sa SCS au stand et abandonne aussi. Les autres Vulkan et SCS cassent assez tôt, ainsi que les BRM, et les américains Revson et Steve Warson. L'autre Vaillante, celle de Michel Vaillant se bat aux premières loges, avec Stewart et Fittipaldi. A la mi-course, ma boîte cassée, je dois abandonner à mon tour. Dans la deuxième partie de la course, les 3 seigneurs caracolent en tête, sans trop s'attaquer pour économiser moteurs et pneus. Derrière c'est l'hécatombe et les deux tiers du plateau abandonnent. Dans le dernier tour, Michel Vaillant tente de déborder Fittipaldi pour arracher la victoire. Mais les deux voitures s’accrochent, et Vaillant reste reste sur place, suspension cassée. Fittipaldi doit ralentir, et Stewart parvient à le coiffer dans l'avant dernier virage. Les autres points sont remportés par Cevert, Hailwood, Lauda et Stommelen qui avaient choisi de faire une course sage et d'économiser leurs pneus. Pescarolo, qui avait adopté la même stratégie échoue de peu à la septième place avec sa vieille March-Williams |
The practice confirm the predictions, and Lotus and Tyrrell fly over the debates. But at the very end of the session,
the Vaillantes, wheel to wheel, got a great time. I switch on new tires, and taking advantage of the heat of the
track I take pole position! Stewart and Fittipaldi complete the front lines, ahead of the Ferraris and the rest
of the troop. On the day of the race, the overwhelming heat will disturb the debates. Anticipating that the soft gums won't go the distance, everyone rides super hard tires, which cars aren't tuned for. In the snatch, I try to relax my suspensions by guesswork. Several of my opponents do the same. The Race will prove us wrong. For two hours, it is a cascade of abandonments, too fluid oil leaks everywhere, the gearboxes suffer, the engines too. The bumpy surface of the young Spanish circuit seems to have suffered from the winters of the meseta. From the first laps, Pierre Scheller and Luigi Mennella sound the charge. They unfortunately hang in the Curva Pegaso. The Vulkan will not go any further. Luigi brings his SCS back to the pit and also gives up. The other Vulkans and SCSs break pretty early, as do the BRMs, and the Americans Revson and Steve Warson. The other Vaillante, that of Michel Vaillant, fights in the front row, with Stewart and Fittipaldi. Halfway through the race, my box broken, I have to give up my turn. In the second part of the race, the 3 lords prance in the lead, without attacking too much to save engines and tires. Behind it is the hecatomb and two thirds of the plateau give up. In the last lap, Michel Vaillant tries to outflank Fittipaldi to snatch the victory. But the two cars hit, and Vaillant stayed put, suspension broken. Fittipaldi had to slow down, and Stewart managed to style him on the penultimate corner. The other points are won by Cevert, Hailwood, Lauda and Stommelen who had chosen to run a wise race and save their tires. Pescarolo, who had adopted the same strategy, narrowly fails in seventh place with his old March-Williams |
